Jean-François Delfraissy, immunologiste et président du Conseil scientifique, s'est exprimé aujourd'hui sur les antennes nationales : "Le vaccin est la porte de sortie mais n'attendons pas non plus tout du vaccin. Il va permettre de sortir, de protéger les plus anciens, peut-être un jour de jouer un rôle sur la transmission du virus. Nous restons toutefois sur l'année 2021 avec un certain nombre de mesures barrières mais avec une vie sociale qui pourrait s'élargir et s'ouvrir. On pourrait sortir de cette crise autour de septembre 2021. Il y a trois mois difficiles à tenir, ce sont les trois mois qui viennent, d’autant que le variant anglais vient nous compliquer les choses". Ensuite, il estime que les choses iront un peu mieux au printemps, en raison notamment du climat, et puis que les choses "devraient s'améliorer réellement à la fin de l'été."
Les variants débarquent
En attendant, il est inquiet : "Je suis très préoccupé par le variant anglais. Plus vite on prend des décisions, plus elles vont être efficaces." L'épidémiologiste et président du Comité de contrôle et de liaison Covid-19 Emmanuel Rusch le rejoint sur ce point : "Il y a vraiment urgence, notre système de santé est de nouveau en train de se tendre, et en même temps il faut pouvoir expliquer les éléments qui justifient les restrictions des libertés et des droits de l'homme." Cependant, alors que le conseil de défense du jour semble avoir acté pour la conférence de presse de demain l'annonce de la généralisation du couvre-feu dès 18 heures sur tout le territoire, il souligne l'absence de consensus chez les scientifiques : "On n'a pas de données chiffrées qui puissent nous permettre de savoir clairement quels sont les effets du couvre-feu avancé. L'hypothèse qu'on fait, c'est qu'avec deux heures de restrictions supplémentaires, on réduit les échanges à risque". Tout pour éviter un reconfinement total, certes, mais on a l'impression que cela nous pend au nez, tel un écouvillon de test nasopharyngé.