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Journal de citoyen bordelais déconfiné

Journal de citoyen bordelais déconfiné

Chronique d'humour parfois noir sur la crise de la Covid-19 (20, 21, 22...) et pour oublier la guerre nucléaire à nos portes


Couvre-feux

Publié par Fred Desk sur 14 Janvier 2021, 23:03pm

Arès et Paris en janvier 2021.
Arès et Paris en janvier 2021.

Arès et Paris en janvier 2021.

Évidemment, cela n'a pas fait les grands titres des messes médiatiques. Et pourtant, il est question de la survie sur Terre. La première audience d'une action emblématique de quatre ONG contre l'État pour inaction climatique a eu lieu cet après-midi devant le tribunal administratif de Paris. "L'Affaire du Siècle" est une procédure lancée en 2018 par Greenpeace France, la Fondation Nicolas Hulot, Notre affaire à tous et Oxfam France, soutenue par une pétition ayant recueilli 2,3 millions de signatures.  La rapporteuse publique Amélie Fort-Besnard a reconnu une "carence fautive" de l'Etat en matière de lutte contre le changement climatique. "Il y a bien une faute de l'Etat à n'avoir pas respecté sa trajectoire" de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a-t-elle déclaré dans ce qu'elle a qualifié de "premier grand procès climatique en France".

Ses recommandations ne seront pas nécessairement suivies par le tribunal, dont la décision est attendue dans plusieurs semaines. Mais s'il le fait, la responsabilité de l’Etat français dans le dérèglement climatique sera enfin reconnue. Ce serait une avancée historique du droit français et une victoire majeure pour le climat et pour la protection de chacun et chacune face aux conséquences des changements climatiques. Toutes les victimes pourraient alors s’appuyer sur cette jurisprudence pour faire valoir leur droit et obtenir réparation. L’État subirait alors une forte pression pour enfin mettre en œuvre les actions nécessaires afin de limiter le réchauffement à 1,5°C.

Rappelons-le, avec une valeur moyenne sur l'ensemble du pays atteignant 14 degrés, la température de l'année 2020 se classe au premier rang depuis le début des mesures en 1900. 2020 est en haut du podium devant 2018 et 2014, avec une série d'événements extrêmes ayant jalonné toute l'année, des tempêtes du début d'année aux épisodes de pluies exceptionnels de l'automne, en passant par deux épisodes de canicule pendant l'été. Autre signe du réchauffement de la planète, sur les 120 dernières années, neuf des dix années les plus chaudes appartiennent au XXIe siècle et sept à la dernière décennie

Ce réchauffement reflète fidèlement celui constaté à l'échelle planétaire, avec l'Organisation météorologique mondiale, une agence de l'ONU, qui affirme ce jour-même que "2020 a été l'une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées et rivalise avec 2016 pour la première place". Dans cette décennie, les trois années les plus chaudes ont été 2016, 2019 et 2020. La température mondiale moyenne en 2020 était d'environ 14,9 degrés Celsius, soit 1,2 degrés au-dessus du niveau préindustriel (1850-1900).

 

Deux degrés, ce serait déjà trop !

Vous en voulez encore ? "2011-2020 a été la décennie la plus chaude jamais enregistrée, dans une tendance persistante à long terme au changement climatique", indique l'OMM. "La chaleur soutenue et les incendies de forêt en Sibérie et la faible étendue de la banquise arctique, ainsi que la saison des ouragans record dans l'Atlantique figuraient parmi les caractéristiques les plus marquantes de 2020", souligne également le communiqué de l'OMM. Et les braises sont encore chaudes en Amazonie, en Australie ou en Californie.

Ces résultats sont un "autre rappel brutal du rythme incessant du changement climatique, qui détruit des vies et des moyens de subsistance sur notre planète", déclare le secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres, cité dans le communiqué. Avec 1,2 degrés de réchauffement, "nous assistons déjà à des conditions météorologiques extrêmes sans précédent sur tous les continents. Nous nous dirigeons vers une augmentation catastrophique de la température de trois à cinq degrés Celsius pendant ce siècle. Faire la paix avec la nature est la tâche déterminante du 21e siècle. Cela doit être la priorité absolue pour tout le monde, partout", ajoute António Guterres.

Le secrétaire général de l'OMM, le professeur Petteri Taalas souligne quant à lui que "le classement des températures des années individuelles ne représente qu'un instantané d'une tendance à beaucoup plus long terme. Depuis les années 1980, chaque décennie a été plus chaude que la précédente. Les gaz piégeant la chaleur dans l'atmosphère restent à des niveaux records et la longue durée de vie du dioxyde de carbone, le gaz le plus important, engage la planète au réchauffement futur". 

Méditons enfin sur ces paroles de la célèbre primatologue britannique Jane Goodall, 86 ans, qui a passé sa vie à étudier et défendre les animaux, notamment les chimpanzés : "La Covid-19, comme d'autres épidémies majeures, n'est pas sans rapport avec la crise de la biodiversité et du climat que nous traversons. Il était prédit que ceci allait arriver, et cela va se reproduire jusqu'à ce que nous en apprenions les leçons."

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