S3 E6
Restrictions actuellement en vigueur :
« Les restrictions de tout ordre apportées (…) à la vie économique de la France ont subi (…) de nombreuses modifications. Certaines ont été rapportées et il en résulte parfois des confusions dans l’esprit du public. Il nous a parus renseignant de publier un tableau aussi complet et aussi exact que possible des restrictions, depuis celles qui s’appliquent à la circulation et à l’alimentation jusqu’à celles qui visent un luxe dont l’étalage, dans les circonstances actuelles, serait choquant et immoral.
Alimentation. Usage de la farine interdit, - sauf farine de riz et riz broyé – pour la pâtisserie. Sucre : ne peut être délivré que sur présentation de carte spéciale, et à raison de 750 grammes par mois et par personne. Dérogation pour la fabrication de confitures, elle ne pourra pas dépasser 3 kilos par personne. Biscuiterie : fabrication autorisée seulement avec la farine de riz, sauf pour l’armée et la marine.
Chauffage-Éclairage. Essence : chaque ménage a droit à deux litres par mois, à raison d’un litre par quinzaine. Carte délivrée sous huitaine ou envoyée à domicile si l’on joint un timbre de 15 centimes à la demande. Gaz et électricité : chaque particulier a droit à la quantité utilisée précédemment, jusqu’à concurrence d’un mètre cube ou de 3 hectowatts par jour. Dépense établie sur la consommation de novembre.
Transports. Chemins de fer : nombreux trains supprimés, notamment presque tous les rapides et express. Plus de billets spéciaux ni de billets collectifs. Aviation : circulation en ballon et en aéroplane interdite aux particuliers.
Postes-Télégraphes-Téléphones. Télégrammes : langage clair. Trois langues seulement sont autorisées : française, anglaise et italienne. Téléphones : service restreint au département de la Seine et en Seine-et-Oise, aux arrondissements de Meaux et de Fontainebleau. Télégraphie sans fil : strictement interdite aux particuliers.
Commerce-Industrie. Magasins : fermeture à 19 heures. Importation-Exportation : nombreuses restrictions. Établissements de bains : fermés le lundi et mardi.
Arts-Littérature-Journaux. Musées : fermés en principe. Programmes des cinémas : soumis à la censure préfectorale préalable. Affiches : soumises à la censure préfectorale préalable. Journaux : soumis à la censure militaire. Réduction du nombre de pages suivant le prix et le format.
Transactions financières. Valeurs : suppression du marché à terme. Or : trafic interdit au dessus de la valeur nominale.
Distractions. Théâtres et concerts : heure de clôture, 11 heures. Invitation à ne porter ni habit ni toilette de soirée. Cafés : interdiction absolue de l’absinthe. Danses et orchestres interdits. Établissements de nuit : fermés. Chasse : interdites sauf battues (destruction d’animaux nuisibles). Fêtes foraines : interdites. Seuls sont tolérés, sur autorisations spéciales, les baraques de vente et les tirs. »
Extraits de la une du dimanche 3 juin 1917 du journal de Paris « Excelsior », dont la devise était : « Le plus court croquis m’en dit plus long qu’un long rapport. » - Napoléon (petit caporal corse)
Supplément couvre-feu : instauré à compter de ce soir à 21 heures, à Paris et dans sa petite couronne (non, tu bluffes, Gabriel !)
Bonnes soirées,
FD